Polaris, de Ben Lehman

 

Il était une fois, aussi loin au nord que le nord peut être. Là vivait le plus grand peuple que ce monde ne connaîtra jamais. Nous ne pouvons les voir comme ils étaient, mais nous pouvons comprendre comment ils moururent, fondant comme un flocon de neige au soleil. Ce n’est plus de l’histoire ; ce n’est pas encore une histoire. C’est tout ce qui reste. Tout le reste est ce que vous en faites.

Avec Polaris, vous créerez et raconterez les histoires tragiques des Chevaliers de l’Ordre Stellaire. Des chevaliers prêts à tout sacrifier dans un combat désespéré pour sauver un monde qui se meurt.

 

“Horreur de toute beauté,  emphase sur la beauté, emphase sur l’horreur… Putain que c’est bon.”

Vincent Baker, auteur d’Apocalypse World

Indie RPG Award for Innovation (2005) & Indie RPG Game of the Year (2005)

L’auteur

Ben Lehman est un auteur américain de « jeu de rôle indépendant » fortement inspiré par le forum The Forge (forum fermé aujourd’hui) d’ou sont parties une grande part des innovations de la scène « narrative ». Un de ses jeux les plus influents reste aujourd’hui Polaris, publié pour la première fois en 2009.

« I wrote Polaris to give myself the horrible beauty that I wanted to get from in Nobilis, but could find in my own play of that game; to give myself the smooth GMless play that I wanted to get out of Universalis, but couldn’t find in my own play; the moral decline that I wanted from Sorcerer but it wasn’t geared to produce; the fairyland magic of Dunsany’s stories that I had never thought possible in a role-playing game. If you like Nobilis, or Universalis, or Sorcerer, or Lord Dunsany, or if you wanted to like any of them, you should try Polaris. I finished Polarisbecause I wanted to show that death in a role-playing game is not a bad thing » – Ben Lehman

Le but est de raconter l’histoire de chevaliers appartenant à l’Ordre des Étoiles luttant contre un soleil démoniaque auquel leur propre peuple est dévoué. L’histoire sera une tragédie qui conduira nécessairement les chevaliers à leur perte et leur déchéance.

Il n’y a pas de Meneur de jeu. Chaque joueur peut avoir à sa charge un protagoniste de l’histoire mais un seul personnage peut être créé pour tous les joueurs. Il  est caractérisé par différents éléments qui prendront place dans le récit, y compris et surtout les personnages secondaires en relation avec le protagoniste, répartis en fonction de leur relation avec celui-ci  et  attribués aux autres joueurs qui en auront la charge au cours de l’histoire.

Le rôle de l’adversaire est de défier le protagoniste. Si ce dernier refuse les propositions des joueurs, il y a conflit. Sa résolution se fait à l’aide de quelques phrases clefs (MAIS SEULEMENT SI, ET DE PLUS, NOUS VERRONS CE QU’IL ARRIVERA DE CELA, etc.) qui permettent de négocier l’enjeu du conflit. Si l’un des opposants accepte le « prix » proposé par son adversaire, le conflit s’arrête et la scène est conclue (a moins de  s’en remettre à un jet de dé pour déterminer la résolution). Quoi qu’il en soit, le protagoniste s’achemine inéluctablement vers sa fin.

Pourquoi le jeu fait date ?

  • Parceque’on joue sur le mode d’une fiction traditionnelle, comme celle d’un roman ou d’un film, avec un (seul) héros et des seconds rôles avec une progression dramatique (et pas un « groupe » de héros lancé dans un scénario).
  • Parce que tout le monde est impliqué à tout moment, grâce notamment aux seconds rôles.C’est à ce titre un des jeux fondateurs explorant une « narration partagée » approfondie.
  • Parceque’il n’y a pas de “hors-jeu” : les  phrases clefs permettent de négocier directement dans le jeu et dans l’histoire les enjeux des conflits.
  • Parce que les histoires ainsi crées ont une ambiance particulière grâce aux phrases clefs et au système
  • Parce que le jeu est aussi un livre à lire : il n’y a pas vraiment de frontières entre règles et « background ».
  • Parce que Polaris, c’est, pour les non-joueurs comme pour les rôlistes, une expérience de jeu et de découverte et de game design qui enrichira toute culture ludique qui se respecte. J’ai dit.

Pourquoi ce jeu ne pourrait-il pas vous plaire :

  • Parce qu’on meurt à la fin. En même temps, on est prévenu

 

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  2 comments for “Polaris, de Ben Lehman

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